Communiqué de presse commun des sections japonaises de EE-LV, du Modem et du PS – 5 juillet 2012
« Thierry Mariani sur tous les ponts »
Alors que le 17 juin dernier, Thierry Mariani était élu député de la 11e circonscription des Français de l’étranger, avec seulement 858 voix d’avance, (soit à peine 1% des inscrits), les électeurs d’Asie-CEI-Océanie viennent d’apprendre avec stupéfaction que celui-ci envisage maintenant de se présenter aux élections municipales d’Avignon en 2014. A l’occasion de cette annonce amplement relayée par la presse provençale (1), beaucoup d’électeurs ont aussi eu la surprise d’apprendre que Monsieur Mariani avait déjà un mandat de conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui court jusqu’en mars 2016.
Malgré ce lourd cumul d’un mandat à l’étranger avec un autre en France, le député à peine élu s’apprêterait donc à en briguer un troisième à des milliers de kilomètres de ses électeurs de la 11e circonscription. Cette boulimie de mandats n’est certes pas illégale tant que la loi interdisant un tel cumul, promise par le nouveau gouvernement et soutenue par EE-LV, le Modem et le PS, n’a pas encore été votée. Mais comment M. Mariani peut-il la justifier moralement alors même qu’en pleine campagne législative il affirmait haut et fort qu’un mandat de député n’était pas conciliable avec d’autres fonctions, déclarant :
« La réalité, c’est que pour convenablement représenter les Français de l’étranger, il faudra passer une vingtaine de jours par mois dans la capitale, et la dizaine de jours restants à sillonner les différents pays de la circonscription. Représenter les Français, ce n’est pas un job à mi-temps dont on s’occupe à côté de son business, ni une occupation pour sa retraite : nous sommes un peu dans la configuration d’Athènes, dans l’antiquité, quand les élus devaient abandonner leurs affaires pour toute la durée de leur mandat et se consacrer à plein temps à la politique. Si on n’y est pas prêt, il vaut mieux être honnête avec ses électeurs et se retirer de la course. » (2)
Or Monsieur Mariani, non seulement ne s’est pas « retiré de la course » mais il compte garder son mandat de conseiller régional et veut maintenant se lancer dans une nouvelle conquête qui l’éloignera un peu plus des Français de la 11e circonscription.
Aussi, au nom des citoyens de cette circonscription et en tant que responsables de mouvements politiques prônant la limitation du cumul des mandats, nous posons au député UMP Thierry Mariani et à ses soutiens politiques locaux UMP et divers droite de la circonscription, ces questions :
1) En affirmant qu’il faut passer « une vingtaine de jours par mois dans la capitale et la dizaine de jours restant à sillonner les différents pays de la circonscription », comment pouvez-vous, Monsieur Mariani, exercer correctement en même temps votre mandat d’élu des Français de l’étranger à l’Assemblée et celui de conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Soit vous n’en avez pas le temps parce que vous respectez aujourd’hui ce que vous déclariez hier et vous devez alors démissionner de votre mandat d’élu de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Soit vous consacrez à ce mandat régional un temps et une énergie que vous soustrayez à l’exercice de votre mandat de député. Dans cette hypothèse, vous n’exercez plus à temps plein votre charge de député, contrairement à vos affirmations.
Qui donc sommes-nous supposés croire : le conseiller régional Thierry Mariani ou le député Thierry Mariani ?
2) Sans attendre la loi sur la limitation du cumul des mandats à laquelle nous espérons que vous souscrirez, dites-nous, Monsieur Thierry Mariani si vous comptez vous présenter à la mairie d’Avignon, et si vous allez choisir de démissionner de votre mandat local ou de votre mandat national de député. Et au cas où vous ne seriez personnellement pas opposé au cumul des mandats, expliquez-nous : combien de jours par mois pensez-vous qu’il soit nécessaire de passer au sein de cette commune pour exercer ce troisième mandat, et sur quelle période pensez-vous les prendre : sur « la dizaine de jours » prévus pour la 11e circonscription ou sur la « vingtaine » prévus pour Paris ?
3) Question aux soutiens politiques de Thierry Mariani dans la 11e circonscription :
Comment pouvez-vous justifier que le candidat pour lequel vous avez fait campagne en affirmant qu’il se consacrerait à temps plein aux besoins et aux aspirations des Français de l’étranger, puisse conserver un mandat régional qui l’éloigne de nous et, qui plus est, se positionner pour briguer un mandat municipal qui le coupera davantage encore de ses compatriotes de la 11e circonscription ?
Parce qu’il en va du respect le plus élémentaire dû aux citoyens et électeurs de la circonscription, nous attendons avec le plus grand intérêt les réponses de M. Mariani et des responsables UMP/divers droite de la 11e circonscription, que nous publierons dès réception.
Janick MAGNE (Europe Écologie-Les Verts), Alexandre JOLY (Modem), Matthieu SEGUELA (Parti socialiste)
1/ http://www.ledauphine.com/vaucluse/2012/06/25/municipales-a-avignon-thierry-mariani-tete-de-liste
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/mariani-candidat-a-avignon-en-2014-cest-une-possibilite
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/avignon-un-ticket-roig-mariani-pour-2014-on-assume
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