Les Français de Chine votent Bayrou
Nous sommes les Français de Chine. Et donc nous avons le grand privilège de pouvoir observer et comprendre en direct les ressorts de la monté en puissance de la Chine. Nous avons la chance de pouvoir échapper aux préjugés que l’on a sur ce pays, et nous sommes donc conscients que la démographie ou la faiblesse des coûts de production n’expliquent pas tout.
La Chine suit plus ou moins la même voie depuis la fin des années 70s, celle de la modernisation et de l’ouverture, à une vitesse, et dans certains domaines avec une lenteur, toutes deux calibrées avec attention pour ne pas heurter la stabilité du pouvoir en place. Même si les valeurs de ce pouvoir ne sont pas les nôtres, nous ne pouvons que respecter ce mouvement inexorable de tout un peuple, cette longue marche vers la puissance et le développement. Le moteur de tout cela réside dans un ardent patriotisme qui veut faire oublier un siècle d’humiliations que la Chine n’a toujours pas digéré. La Chine continue d’avancer, même si sa progression est aussi parfois ralentie par l’universelle rivalité des Anciens contre les Modernes.
Nous, les Français de Chine, nous surfons sur cette vague, sans toujours bien prendre le temps d’y penser, mais en étant que trop conscients qu’il n’est pas certain que nos enfants puissent trouver dans le pays dont nous venons le même élan, la même garantie d’un avenir meilleur. Un pays que nous avons trop négligé, un pays que nous devons aujourd’hui choisir de reconstruire, comme les Chinois se sont mis à reconstruire le leur. Comme la Chine du XIXème siècle il nous faut sortir de la torpeur dans laquelle nous plongé l’opium, l’opium des démagogies dangereuses et paralysantes, orchestrées par des partis qui ne conquièrent le pouvoir que par le jeu éphémère et ô combien superficiel de la Comm. Démagogies qui s’insèrent dans le cœur des mythes politiques français, rivalité séculaire entre adeptes du mythe du Chef et adeptes du mythe du Bon Peuple.
Il y a cinq ans de cela les Français ont élu un partisan du mythe du Chef, faisant confiance à son énergie, à sa volonté d’affronter sans tabou les problèmes de la France, à son audace politique pour lancer la France dans des réformes inévitables. Cinq plus tard le triste bilan écorne sacrément l’image du Chef, qui a divisé les Français, a trahi certains principes clés de la République, a lui aussi abondamment confondu réformes et Comm. En en commençant mille, et n’en finissant aucune, l’effet immédiat d’annonce semblant toujours être plus important que l’effet attendu à long terme. Certains lui donneront l’excuse de la crise sans précédent, venue d’ailleurs mais qui a tant meurtri notre pays, et redistribué les cartes. Mais n’est-ce pas dans l’orage que l’on reconnait la qualité d’un Chef? Un bon chef sait aussi se préparer à l’inattendu, surtout quand cet inattendu n’est pas si inattendu que cela. Quel est ce Ministre d’État, ce Ministre du Budget, ce Président de la République qui s’est si peu préoccupé de la santé des Finances Publiques? Alors que la France a si douloureusement ratifié Maastricht en 1992, alors que Francois Bayrou en 2005 n’avait cessé de mettre le doigt où cela faisait mal et où cela a fait d’autant plus mal par la suite que ce problème des Finances Publiques n’a jamais, jamais, été correctement adressé par ce Chef insouciant. Plus grave encore, cette crise a été amplifiée par une Europe devenue cause de troubles alors qu’elle aurait dû être source de solutions. Mais Nicolas Sarkozy en ne cessant de détricoter l’Europe communautaire, en émasculant la Commission, en ne cessant de promouvoir le modèle d’une Europe intergouvernementale, nous a conduit à la ruine. Une Europe paralysée, inefficace, non démocratique, sans vision, sans intérêt commun, et donc incapable de faire face à la crise. Par sa politique européenne le Président de la République a très dangereusement aggravé une crise dans laquelle nous sommes encore.
Ce n’est pas la douce démagogie des partisans du Bon Peuple qui va régler les problèmes de la France.
Non, il faut redonner à la France une ambition à long terme, il faut reconstruire le pacte politique et le pacte social sur les valeurs sacrées de notre République, sur des finances publiques assainies non seulement grâce à une gestion rigoureuse du denier public, mais grâce aux dividendes d’une économie sociale et durable de marché, restaurée, dynamique, en France. Il faut revenir aux bases, aussi triviales soient-elles, aux fondamentaux que nous avons oubliés, Produire et Éduquer. Il faut redonner à l’Europe ambition et efficacité, il faut lui redonner le sens de la solidarité et de la croissance.
Nous tous qui travaillons en Chine, nous travaillons au rayonnement de la France, dans chacun de nos domaines, Aide au développement, Santé, Éducation, Culture, Politique, Science, Industrie, Commerce ou Finance, nous sommes en quelque sorte comme une avant-garde de notre pays que nous aimons. Nous sommes passionnés, et c’est sans doute pourquoi nous souhaitons ardemment que nos enfants puissent trouver aussi en France un avenir passionnant et serein. Il nous faut sortir la France des démagogies destructrices de droite et de gauche, unir notre pays dans l’effort de la reconstruction. Les Français de Chine votent Bayrou !
Ruo Hong
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